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M3tal Earth
8 mars 2010

Stellardrive / Aside From A Day / Russian Circles - Glazart, Paris - 8 mars 2010

russian_cirlces_flyer

Le Glazart. Nom étrange qui titille la curiosité. Première fois dans cette salle pour le concert de Russian Circles en ce lundi 8 mars 2010. Seul hic, nous ne trouvons pas la salle. Au bout de la troisième fois où nous passons devant, on la remarque en prêtant attention au pauvre vigile, frigorifié, devant un bâtiment, non loin d'une énorme station de bus et de métro (Porte de la Villette, ligne 7). Un conseil : n'allez jamais en voiture au Glazart au dernier moment ! Le parking le plus proche est celui de la Géode, la cité des sciences et de l'industrie, c'est à dire, non loin du Zénith et du Trabendo. Pour un concert qui se termine après la fermeture des métros, repartir à pieds aurait été légèrement épique. Après toute une croisade pour trouver la salle, puis le parking, nous marchons enfin vers la terre promise. Pas de panneau, pas de signe distinctif pour une salle de concert. Oui mais pas de limite de temps pour les concerts (la salle ferme à 6 heures du matin). Intéressant. Une fois entré, le premier groupe, Stellardrive, range son matériel sur scène sur fond de Björk et Massive Attack. S'en vont trois guitares, une basse, batterie, clavier et clarinette devant nos yeux. Bon. Une pinte dans les verres consignés signés "Glazart" pour se remettre de ses émotions. Croisés : des amis membres d'un groupe, Arsène, un des chanteurs de l'Esprit du Clan et un fanatique, quasi religieux, de Russian Circles.


Aside From A Day commencent leur set et arrivent à faire bouger le public qui se rassemble progressivement vers la scène. La salle est toute en longueur et quelques écrans rediffusent les images de la scène près du bar et à l'entrée. A la fois les barmen et les nouveaux arrivants sont plongés dans le spectacle qu'offre le groupe loin d'être débutant (10 ans de scène). Le son est, par contre, à un volume soutenu partout. Sans protection auditive, on grince des dents (à ne pas oublier lors de votre prochaine escapade là-bas). Je pourrais parler de ce groupe, le bassiste incroyable qui fait des accords de malade (!) et qui investit le devant de la scène, le guitariste qui ne perd pas une occasion de faire durer le headbang en rythme avec le batteur qui multiplie les expressions de visage comme s'il souffrait en communion avec son instrument à chaque coup de Charley ou de tom basse. Je pourrais, seulement, le groupe qui a suivi a annihilé mes souvenirs des premières parties.


Russian Circles. Entrent en scène, règlent leur matériel eux mêmes, souffrent des ingé lumières qui ne comprennent pas qu'il faut éteindre les gros spots sous peine de faire fondre littéralement le guitariste virtuose.

Le public commence à frémir. Il ne se doute même pas de ce qui l'attend. Début. Geneva, leur dernier album (2009). Le frisson parcourt toute la salle. A trois mètres d’étranges dieux de la musique qui distillent une messe enivrante et universellement compréhensible. Pas de chant. Ils sont seulement trois sur scène, un squelette de base, le minimum vital, mais le public est en transe. C'est là que je remarque un disciple du groupe. Réellement envoûté par un son qui balaie le corps, le disciple pleurera au troisième morceau joué. Ces larmes, le mouvement du public à l'unisson, les sourires parsemés dans la salle, les applaudissements et relances ont prouvé, s'il était nécessaire, que les bons concerts (magie de la musique et public fervent et respectueux, mais enthousiaste) ne sont pas morts. Le set ralentit, se termine et la fin est proche. Le public ne l'entend pas de la même oreille. Un rappel puissant monte dans la salle et le groupe revient pour deux morceaux supplémentaires, qui achèvent et le disciple, et les autres.

Écoutez Russian Circles. Dites-moi si vous pensez qu'un pogo est possible sur une telle musique. Je vous répondrais qu'il y en a eu sur les derniers morceaux et que j'y ai participé. Et que c'était énorme. Une communion jusqu'au bout. La larme à l'œil aurait pu m'atteindre à ce moment.

Après avoir terminé, les membres du groupe s'activent tranquillement sur scène pour débarrasser. Tout simplement accessibles et plaisants, ils dédicacent calmement CDs, t-shirts et places de concert. Et oui, j'étais dans le groupe de ceux qui ont voulu discuter avant qu'ils ne terminent de ranger leurs instruments eux-mêmes. Oui, j'ai mon t-shirt et ma dédicace. Et le souvenir d'une excellente soirée.


Le Glazart ? Il ne faut pas se fier à l'endroit vu de l'extérieur, l'intérieur est un cocon magnifique et intimiste. Une opportunité incroyable de côtoyer de (très) près des groupes adorés. Il vaut le coup de se déplacer. Et, Hell Yeah!, Russian Circles aussi.

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